Page:Sue - Paula Monti, tome 2, 1845.djvu/120

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— Charles, un mot, de grâce… C’est pour m’être agréable, n’est-ce pas, que vous voulez me conduire chez la princesse ?

— Sans doute ; eh bien ?

— Eh bien ! puisque c’était pour moi que vous aviez formé ce projet… je vous en supplie, renoncez-y…

— Vous m’obéirez.

— Mon Dieu ! mon Dieu ! mais allez-y seul ! Peu vous importe que, moi, je…

— Cela m’importe tellement que vous irez, est-ce clair ?

— Il me coûte de vous refuser ; mais comme vous ne pourrez me contraindre à cela…

— Eh bien ?

— Je n’irai pas.

— Vous n’irez pas ?

— Non.

— Voilà un bien stupide entêtement… Et vous croyez me faire la loi ?

— J’agis comme je le dois.

— En refusant d’aller chez madame de Hansfeld ?

— Oui, Charles.

— Je suis peu disposé à deviner des charades ; aussi je terminerai notre entretien par deux mots : si vous persistez dans votre refus, de votre vie vous ne reverrez votre père… car dans huit jours vous partirez pour la Lorraine, d’où vous ne reviendrez pas… J’ai le droit de vous assigner le lieu de votre