Page:Sue - Paula Monti, tome 2, 1845.djvu/141

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ger à la fois les volontés de votre mère et nos propres intérêts…

— Oui, oui, vous avez raison… Pardon, j’étais venu ici avec des pensées misérables ; vous m’avez fait rougir, vous m’avez relevé à mes propres yeux, vous m’avez rappelé à l’honneur, à la foi jurée, à ce que je dois à ma mère. Merci, merci ; vous avez raison, pourquoi songer à demain quand l’heure présente est heureuse ? Merci d’être venue à moi dès que je vous ai dit que j’étais accablé par la douleur, par le désespoir. Tout à l’heure j’étais désolé, maintenant je me sens rempli de force et d’espoir ; le cœur me bat noblement ; vous m’avez sauvé la vie, vous m’avez sauvé l’honneur ; mon courage est retrempé au feu de votre amour, je me sens aimé ! Je ferme les yeux, je me laisse conduire par vous ; ordonnez, j’obéis, je n’ai plus de volonté ; je vous confie le sort de cet amour qui est toute ma vie, qui est toute la vôtre.

— Oh ! oui, toute ma vie ! — s’écria madame de Hansfeld avec une exaltation contenue. — En ayant en moi une confiance aveugle, vous verrez ce que peut une femme qui sait aimer. Demain écrivez-moi des nouvelles de votre mère, et dans huit jours vous saurez mon secret… Jusque-là, sauf la lettre de demain, pas un mot… je l’exige.

— Pas un mot ! et pourquoi ?

— Vous le saurez ; mais promettez-moi ce que je vous demande… dans l’intérêt de notre amour…

— Je vous le promets.