Page:Sue - Paula Monti, tome 2, 1845.djvu/142

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— Maintenant, adieu.

— Déjà ?

— Il le faut. N’est-il pas bien imprudent que je sois ici ?

— Adieu, Paula. Votre main… un baiser… un seul.

— Et votre serment ! — dit Paula en remettant son masque et refusant de se déganter.

Elle sortit de la loge, traversa la foule et quitta le théâtre.

Iris l’attendait dans le fiacre comme la dernière fois.

Pendant tout le temps du trajet, madame de Hansfeld fut sombre et taciturne ; elle revint à l’hôtel Lambert par la petite porte secrète, elle monta chez elle accompagnée d’Iris.

L’amour passionné de Paula pour M. de Morville était arrivé à son paroxysme ; elle se sentait capable des déterminations les plus funestes ; sa raison était presque égarée ; elle craignait surtout que M. de Morville, malgré sa répugnance pour le mariage qu’on lui proposait, ne s’y décidât, vaincu par les sollicitations de sa mère mourante. Il pourrait peut-être gagner quelque temps ; mais avant huit jours tout devait être décidé pour Paula.

Iris, voyant la sombre préoccupation de sa maîtresse, en devina la cause et lui dit, après un assez long silence, en lui montrant une épingle à tête d’or constellée de turquoises, et fichée à une pelote recouverte de dentelle :