Page:Sue - Paula Monti, tome 2, 1845.djvu/154

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— Quoi donc ?

— Je vous parle rarement de mes affaires… mais cette fois vous m’excuserez si j’entre dans quelques détails.

— Mon Dieu… je vous prie…

— Un des parents de madame la princesse de Hansfeld est très haut placé en Autriche et peut me servir beaucoup en faisant obtenir d’importants privilèges à une compagnie industrielle qui se forme à Vienne et dans laquelle j’ai des capitaux engagés. En me faisant présenter à la princesse, en vous priant d’être aimable pour elle, vous le voyez, j’agis un peu par intérêt… mais cet intérêt est le vôtre… puisqu’il s’agit de notre fortune.

— Mon Dieu, pourquoi ne m’avoir pas dit cela hier ?

— Je vous l’aurais dit probablement ; mais la persistance de vos refus à propos de cette présentation m’a contrarié. Vous savez que j’ai un très mauvais caractère ; ma tête est partie… nous nous sommes séparés presque fâchés, et je n’ai pas eu l’occasion de vous apprendre ce que je voulais vous dire.

— S’il en est ainsi, Charles, croyez que je ferai tout mon possible pour être agréable à la princesse, puisqu’il s’agit de vos intérêts ; j’aurai de la sorte un but en allant chez elle, et je redouterai beaucoup moins les périls que j’ai la vanité de craindre.

— Voyez, ma chère enfant, ce que c’est que de s’entendre, comme toutes les difficultés s’aplanis-