Page:Sue - Paula Monti, tome 2, 1845.djvu/174

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ser auprès de lui la vie la plus belle et la plus honorée.

— Oh ! tais-toi… tais-toi !

— Et cela sans lui faire parjurer ses serments, et cela sans le rendre coupable envers sa mère, car elle bénirait ce mariage, que vous pouvez contracter avec joie… sans honte, sans crime, en restant paisible à attendre les événements… ne provoquant rien, ne faisant rien, ne sachant rien…

— Tais-toi ! oh ! tais-toi !

— N’encourageant pas même par un mot hypocrite la vengeance féroce et intéressée de M. de Brévannes, en étant toujours avec lui froidement polie… Tout est prévu… Le livre noir parlera pour vous : le livre noir dira que, pour rendre plus tard votre mariage possible, il ne faut pas qu’on soupçonne M. de Brévannes de vous aimer et d’avoir calculé la vengeance qu’il aura tirée du prince et de Berthe… Cela vous épargne encore une assiduité qui, remarquée dans le monde, aurait pu éveiller la jalousie de M. de Morville… Je vous dis que tout était prévu… soigneusement prévu, marraine.

— Mon Dieu !… mon Dieu, délivrez-moi de l’obsession de cette créature !

— De sorte qu’après le tragique événement — reprit imperturbablement Iris — M. de Brévannes n’a aucun reproche à vous faire, et vous lui fermez votre porte sans un mot d’explication. Brévannes éclatera… que pourra t-il faire ou dire ? Le