Page:Sue - Paula Monti, tome 2, 1845.djvu/18

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du moins presque excusée par ces mots prétendus de la princesse :

« C’est l’amour que je lui ai inspiré qui l’a plongé dans cet abîme d’horribles actions ; je me sens quelquefois capable de l’excuser. »

Quant à la mort de Raphaël, que Paula aimait d’un sentiment plus vif que l’amitié, plus calme que l’amour, ce meurtre, presque justifié par l’agression de cet infortuné, était, il est vrai, une des causes qui combattaient le plus vivement l’irrésistible penchant de madame de Hansfeld pour M. de Brévannes.

Sans l’autorité du Livre noir, il eût fallu un complet aveuglement pour expliquer ainsi la conduite de madame de Hansfeld ; mais M. de Brévannes, croyant lire un écrit tracé par elle, avait trop d’orgueil et d’amour pour ne pas accepter cette interprétation d’ailleurs si naturelle.

Pourquoi M. de Brévannes se serait-il défié d’Iris ? Pourquoi l’aurait-il crue capable d’une si étrange supercherie ? Quant à la princesse, dans quel but aurait-elle écrit ces pages que personne ne devait lire ?

En supposant que, d’accord avec Iris, elle eût autorisé cette communication afin de persuader à M. de Brévannes que ses torts étaient effacés par l’amour, un tel dessein ne pouvait que le flatter.

On comprendra donc qu’il continua la lecture du livre noir avec un intérêt et un espoir croissants.