Page:Sue - Paula Monti, tome 2, 1845.djvu/189

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d’une affectation presque ridicule, et j’ai entendu dire que l’on exagérait beaucoup son mérite….

— C’est aussi ce que j’ai entendu dire… — ajouta la malheureuse Berthe ; — il a, ce me semble, une figure très régulière… mais peut-être un peu insignifiante.

Paula ne dit pas un mot ; elle prit sur la petite table l’épingle fatale et se mit à jouer avec ce bijou.

Iris ne quittait pas sa maîtresse du regard.

Elle tressaillit d’une sombre joie au mouvement de sa maîtresse.

On le voit, la petite cause commençait à produire son effet.

— Je suis enchanté de voir une personne de goût comme vous, monsieur — dit M. de Brévannes au prince — rendre mon jugement décisif en l’approuvant.

Arnold, pour achever de se mettre tout à fait dans les bonnes grâces du mari de Berthe, hasarda un léger mensonge et reprit :

— Je me souviens même d’avoir un jour écouté sa conversation, et je l’ai trouvée au-dessous du médiocre…

— Il est vrai que M. de Morville ne passe pas, dit-on, pour avoir infiniment d’esprit… — ajouta le doux et tendre écho en baissant ses grands yeux bleus, et en rougissant à la fois et de mentir et de faire une sorte de bassesse pour être agréable à M. de Brévannes.