Page:Sue - Paula Monti, tome 2, 1845.djvu/196

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

dit M. de Brévannes ; — seulement je lui ferai observer que le séjour des oiseaux de passage est ordinairement assez court, et que nous devrions nous rendre chez moi le plus tôt possible.

— Qu’en pensez-vous, madame ? — dit M. de Hansfeld à sa femme.

— Mais si demain… convient à madame de Brévannes…

— À merveille — dit M. de Brévannes. — Moi et ma femme, nous partirons ce soir pour vous précéder de quelques heures, et avoir au moins le plaisir de vous attendre.

À ce moment, Iris se leva.

Ce mouvement rappela à madame de Hansfeld toute la terrible réalité de sa position.

Un nuage lui passa devant les yeux, sa respiration se suspendit un moment sous la violence des battements de son cœur ; elle frissonna comme si une main de glace eût passé dans ses cheveux.

Le moment fatal était arrivé.

Il s’agissait pour elle de faire le premier pas dans la voie du crime.

Si elle laissait sortir Iris sans lui donner l’épingle, Iris allait tout révéler à M. de Brévannes, et Paula renonçait à l’espoir alors si prochain, si probable, d’épouser M. de Morville, en profitant d’un double meurtre dont elle serait toujours complètement innocente aux yeux du monde.

Iris rangea assez bruyamment quelques objets