Page:Sue - Paula Monti, tome 2, 1845.djvu/202

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dre s’il était là. Ce que je vous demande, Berthe, ce sont quelques-unes de ces bonnes et tendres paroles que vous adressiez à votre frère Arnold dans ces longues causeries que nous faisions en tiers avec votre père.

— Silence… quelqu’un a marché dans le taillis… — dit Berthe avec inquiétude.

— Que vous êtes enfant… C’est le vent qui agite les arbres. Tenez !… voilà le givre et la pluie qui tombent… et vous sortez sans votre manteau africain ; c’est un double tort ; ce burnous à capuchon vous rend si jolie…

— Je l’ai laissé dans le vestibule… mais je vous en prie, rentrons au château…

— Il est trop loin, la pluie tombe… pourquoi ne pas aller dans le chalet, là-bas, attendre que cette averse soit passée ?

— Non, non…

— Oubliez-vous votre promesse de me faire visiter ce pavillon, votre retraite chérie ? Oh ! je n’abandonne pas cette bonne occasion de vous forcer à remplir votre promesse… Tenez, la pluie augmente ; venez… de grâce ? Mais qu’avez-vous donc, vous me répondez à peine… Vous tremblez, c’est de froid, sans doute… imprudente !…

— Je ne puis vous dire ce que j’éprouve, mais je ressens une terreur vague, involontaire… Je vous en supplie, malgré la pluie, retournons au château.

— Mais c’est un enfantillage auquel je ne con-