Page:Sue - Paula Monti, tome 2, 1845.djvu/204

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d’Arnold ; ils n’étaient plus qu’à quelques pas du chalet.

— Eh bien ! pauvre peureuse — dit Arnold.

— Je vous en supplie, ne plaisantez pas, je crois aux pressentiments, Dieu nous les envoie.

— Mais comment, parce que votre mari semble revenir envers vous à de meilleurs sentiments, vous vous effrayez ? Admettez même qu’il feigne cette bienveillance hypocrite pour vous tendre un piége, qu’avez-vous à redouter ? que peut-il surprendre ? Après tout, que demandé-je, sinon de jouir loyalement de ce qu’il m’a offert loyalement, de passer quelques jours auprès de vous ? Je vous le jure, je ne sais pas quels seront mes vœux dans l’avenir… mais je me trouve à cette heure le plus heureux des hommes, je ne veux rien de plus ; le présent est si beau, si doux, que ce serait le profaner que de songer à autre chose…

La pluie redoublait de violence.

Le jour, très sombre, commençait à baisser.

Berthe et le prince entrèrent dans le chalet.