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CHAPITRE XXII.

LE CHALET.


Berthe, pour faire honneur à ses hôtes, avait fait disposer ce petit pavillon de la même manière que lorsqu’elle l’habitait.

Sur les murs on voyait quelques gravures dues au burin de son père, des aquarelles peintes par Berthe, ses livres, son piano. Un bon feu flamboyait dans la cheminée, ses vives lueurs luttaient contre l’obscurité croissante… Une fenêtre carrée, semblable à celles des chaumières suisses, garnie de plomb et composée de petits carreaux verdâtres, grands comme la paume de la main, laissait voir l’allée du bois qui conduisait de la grille au chalet ; la porte était restée entr’ouverte ; Berthe, debout près de la cheminée, appuyait son front sur sa main, ne pouvant vaincre l’émotion qui l’accablait. Arnold, plein d’une joie d’enfant, ou plutôt d’amant, examinait avec une sorte de tendre curiosité tous les objets dont Berthe s’entourait habituellement.

— Quel bonheur pour moi — lui dit-il — de