Page:Sue - Paula Monti, tome 2, 1845.djvu/209

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rais peut-être pas le courage de faire moi-même… quelque chose qui a vécu !…

— Oh ! ce que vous dites est affreux ; mais dans quel but, mon Dieu, commettrait-elle ce crime ?

— Que sais-je ? je ne lui ai jamais fait de mal… je l’ai toujours comblée… Mais les bohémiens sont si bizarres… Une superstition… un rien… que sais-je ! La pauvre enfant se donne bien du mal peut-être pour machiner son coup, tandis qu’après ces huit jours, bien entendu, je serais très disposé à faire la moitié du chemin.

À ce moment, la porte se ferma brusquement.

Berthe poussa un cri de frayeur.

— Cette porte… qui la ferme ?

— Le vent… — dit Arnold.

La clef tourna deux fois dans la serrure.

— On nous enferme — s’écria Berthe.

Arnold courut à la porte, l’ébranla ; ce fut en vain.

— Mon Dieu ! je suis perdue… La nuit est presque venue… et enfermée avec vous au bout de ce parc…

— Mais la fenêtre… — s’écria Arnold.

Il y courut. — Il regarda. Il ne vit personne.

Il voulut la briser… Impossible. Le treillis de plomb était si serré qu’il courbait, mais qu’il ne cassait pas ; et puis cette fenêtre était à châssis fixe et immobile. Celle qui éclairait la porte du fond avait le même inconvénient.