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Mon Dieu ! ayez pitié de moi ! — dit Berthe en tombant agenouillée.




CHAPITRE XXIII.

LE DOUBLE MEURTRE.


Iris, cachée dans le taillis, avait suivi Berthe et Arnold depuis le commencement de leur entretien jusqu’à leur entrée dans le chalet.

De grands massifs de buis et de houx dérobaient la bohémienne aux regards de ceux qu’elle épiait. C’était elle qui avait mis sur pied et fait bondir le chevreuil qui avait franchi l’allée devant Berthe. Après s’être approchée peu à peu du pavillon, Iris ferma la porte à double tour, et triomphante alla retrouver M. de Brévannes, qui l’attendait à une assez grande distance.

Si le hasard n’eût pas servi le détestable dessein d’Iris en réunissant Berthe et Arnold, elle se servait de la ruse qu’elle avait projetée en attirant la jeune femme dans le pavillon sous le prétexte de lui faire rencontrer Pierre Raimond.

M. de Brévannes était armé d’un fusil à deux coups et vêtu d’un costume de chasse ; le choix de son arme éloignait toute idée de préméditation,