Page:Sue - Paula Monti, tome 2, 1845.djvu/211

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rien de plus naturel que sa conduite. En rentrant de la chasse, il surprenait chez lui sa femme et M. de Hansfeld, renfermés dans un pavillon écarté à la nuit tombante. Il les tuait.

Qui pourrait dire qu’il n’y avait rien de coupable dans leur entretien ?

Personne….

Qui pourrait dire que la porte était fermée en dehors ?

Personne….

Malgré sa résolution, M. de Brévannes frémit à la vue d’Iris.

Le moment décisif était venu.

La bohémienne dissimula sa joie féroce, et lui dit avec un accent de douleur profonde :

— Je les ai suivis à leur insu, ainsi que je faisais d’après vos ordres depuis leur arrivée ici. Ils se parlaient bas ; leurs lèvres se touchaient presque… Lui avait un bras passé autour de la taille de votre femme. Tout à l’heure ils sont entrés ainsi dans le chalet ; alors j’ai fermé la porte… et je suis venue…

M. de Brévannes ne répondit rien.

On entendit seulement le bruit sec des deux batteries de son fusil qu’il arma, et ses pas précipités qui bruirent sur les feuilles sèches dont l’allée était jonchée.

La nuit était sombre.

Il lui fallait environ un quart d’heure pour arriver au pavillon.