Page:Sue - Paula Monti, tome 2, 1845.djvu/212

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Nous devons dire qu’à ce moment cet homme était autant poussé au meurtre par les fureurs de la jalousie que par le calcul atroce et insensé de tuer M. de Hansfeld afin d’épouser ensuite sa veuve… Il croyait Berthe et le prince coupables.

En ce moment M. de Brévannes était ivre de rage ; le sang lui battait aux tempes.

Après une assez longue marche, il aperçut au bout de l’allée les faibles lueurs que jetait le feu allumé dans la cheminée du chalet à travers la fenêtre treillagée de plomb.

Il hâta le pas.

La pluie et le givre tombaient à torrents.

À mesure qu’il approchait du pavillon, il se sentait tour à tour baigné d’une sueur froide ou brûlant de tous les feux de la fièvre.

Enfin… il arriva, marchant légèrement et avec précaution : il approcha l’œil des carreaux verdâtres.

À la lueur expirante du foyer, il reconnut l’espèce de manteau blanc à capuchon que Berthe portait ordinairement.

Assise sur un divan, la jeune femme lui tournait le dos ; elle appuyait ses lèvres sur le front d’un homme agenouillé à ses pieds qui l’entourait de ses deux bras.

Par un mouvement plus rapide que la pensée, M. de Brévannes ouvrit la porte, entra, appuya le canon de son fusil entre les deux épaules de sa victime et tira.