Page:Sue - Paula Monti, tome 2, 1845.djvu/22

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importance de le consulter ensuite de l’entrevue que j’aurai demain avec votre maîtresse… Me le promettez-vous ?

— Encore mal faire… encore abuser de sa confiance… Ah ! maintenant je n’ai plus le droit de me plaindre de son injustice.

— Iris, je vous en supplie…

— Vous me le demandez, n’est-ce pas pour moi plus qu’un ordre.

Dans sa reconnaissance, M. de Brévannes prit la main d’Iris, et, l’attirant près de lui, voulut la baiser au front ; la jeune fille le repoussa violemment et fièrement, à la grande surprise de M. de Brévannes, qui croyait combler les vœux de la jeune fille en se montrant si bon seigneur.

En arrivant sur le quai, Iris jeta à la rivière la bague qu’elle avait reçue pour prix de sa trahison.

Après avoir attentivement lu le Livre noir, M. de Brévannes tomba dans une méditation profonde. Il n’en doutait pas, il était aimé, mais madame de Hansfeld combattait de toutes ses forces ce penchant involontaire.

Son mari la rendait si horriblement malheureuse, qu’elle allait quelquefois jusqu’à désirer sa mort.

Quoique le vœu lui parût toucher à l’exagération, M. de Brévannes regardait toutes ces circonstances comme favorables pour lui, et il attendait avec anxiété le moment du rendez-vous que madame de Hansfeld lui avait donné pour le lendemain au Jardin-des-Plantes.