Page:Sue - Paula Monti, tome 2, 1845.djvu/62

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— Que dites-vous, madame ?

— Et continuer, grâce à cet incognito, à être favorablement accueilli par Pierre Raimond, père de madame de Brévannes…

— Madame, prenez garde…

— De madame de Brévannes dont vous êtes épris… et que vous rencontrez souvent chez son père.

À ces mots, le prince resta frappé de stupeur, son pâle visage devint pourpre ; après un moment de silence, il s’écria :

— Pas un mot de plus, madame… pas un mot de plus.

— Vous aimez cette femme — ajouta madame de Hansfeld.

— Pas un mot de plus, vous dis-je, madame.

— Ainsi, elle vous donne déjà des rendez-vous chez son père ; c’est un peu prompt — ajouta madame de Hansfeld avec mépris.

— Vous êtes indigne de prononcer seulement le nom de cet ange !… — s’écria le prince.

— Vraiment ; eh bien ! je suis curieuse de savoir ce que le mari de cet ange pensera de vos entrevues avec sa femme.

— Vous oseriez ?…

— Surtout lorsqu’il saura que c’est sous un nom supposé que vous vous introduisez chez Pierre Raimond.

— Mais vous avez donc juré de me mettre hors de moi !… s’écria le prince avec rage. — Vous