Page:Sue - Paula Monti, tome 2, 1845.djvu/68

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— Oui, oui, maintenant je me rappelle la circonstance à laquelle vous faites allusion, et aussi une autre qui me disculpe entièrement et dont vous pourrez vous informer auprès de Frantz, en qui vous avez, je crois, toute confiance. Je me souviens parfaitement que lorsqu’après une pénible discussion, vous êtes sorti du pavillon, on ne nous avait pas encore servi le thé.

— Il est vrai, c’est en rentrant dans ce kiosque que j’ai trouvé la tasse que vous m’avez servie sans doute pendant mon absence…

— Vous vous trompez. Heureusement les moindres détails de cette soirée me sont présents. Je quittai le pavillon après vous ; au moment où j’allais descendre, Frantz apporta le thé, il le déposa devant moi sur la table et m’accompagna jusqu’à notre maison, où je l’occupai une partie de la soirée. Interrogez-le à l’instant, et que je meure s’il contredit une seule de mes paroles.

— Mais qui a donc pu jeter ce poison dans ma tasse ?

— Je prétends me disculper, mais non pas éclairer cet horrible mystère…

— Vous seriez disculpée sans doute si Frantz confirmait vos paroles… Mais l’assassinat de l’auberge de la route de Genève ?

— Après votre premier soupçon — dit Paula en souriant avec amertume — celui-ci ne me surprend pas. Pourtant vous auriez dû vous souvenir que je dormais profondément et que vous avez eu beaucoup de peine à m’arracher au sommeil. Quant