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Page:Sulte - Mélanges historiques vol. 13, 1925.djvu/48

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PAPINEAU ET SON TEMPS

pour les entendre ; ce titre abolit la censure préalable sur les livres et proclame la liberté de la presse. »

La définition de ces deux mots : « sujets britanniques » ne fut pas d’abord comprise par les Canadiens, faute d’en connaître le sens pratique.

Citons un autre écrivain canadien sur ce sujet : « Quoi que l’on puisse penser de la constitution britannique, elle aura au moins le mérite presque exclusif et incontestable d’avoir fait passer un peuple de l’absolutisme du souverain à la participation de son propre gouvernement, et d’avoir ainsi acheminé les sociétés formées à la suite de l’invasion des barbares en Europe à la pratique de la démocratie qui envahit maintenant le globe. » [1]

La révolution américaine causait des agitations dans les cercles politiques de la Grande-Bretagne, et l’opinion publique inclinait du côté des réformes, sans trop savoir encore lesquelles adopter ; mais en principe on convenait que les colonies pouvaient être mieux gouvernées qu’elles ne l’étaient. À mesure que cet esprit nouveau se répandait, les Canadiens agrandissaient leur programme dans l’espoir d’obtenir davantage. Des changements politiques s’annonçaient, petit à petit, après 1783, à la suite des pétitions de la classe anglaise, contre lesquelles les Canadiens ne manquaient pas de combattre au moyen de contre-pétitions.

La presse ne restait pas inactive : on imprimait des brochures. Les journaux des États-Unis, nouvellement émancipés, croisaient le feu avec les feuilles de l’Angleterre à notre sujet : ce que les Canadiens n’osaient point dire tout haut, les Américains le

  1. Joseph Doutre, discours prononcé devant l’Institut Canadien de Montréal, 17 décembre 1867.