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Page:Sulte - Mélanges historiques vol. 13, 1925.djvu/59

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PAPINEAU ET SON TEMPS

ont encore un caractère pareil à celui du temps de la conquête : ils le garderont toujours si la législation actuelle est maintenue. Si l’on adoptait l’union législative, on ferait finalement disparaître les préjugés et les inimitiés nationales, et on consoliderait la population des deux provinces en une masse homogène. Ces derniers mots ont rapport à l’ancien projet d’unir les deux provinces en une seule.

En 1828, l’enquête du parlement de Londres constata que la loi des chemins du Bas-Canada fonctionnait assez bien dans les seigneuries, à cause de la forme des terres d’habitants et du niveau égal du sol généralement, mais dans les townships, elle n’était guère applicable, vu la forme de ces terres, la situation des réserves et l’inégalité fréquente du sol.

Les gens des townships se plaignaient qu’on les négligeait systématiquement, et ils en accusaient la chambre d’assemblée. La faute en était au conseil exécutif. De fait, ils avaient des chemins d’été qui menaient aux États-Unis et n’en avaient pas pour conduire aux seigneuries du Bas-Canada. La partie des townships située près des seigneuries était la moins habitée.

Nous avons dit que le premier ministre William Pitt proposant le bill de 1791 pour donner au Canada une chambre élective, déclara que c’était mettre la colonie sous le régime de la constitution des Trois-Royaumes ; par conséquent, il accordait plus qu’on ne lui avait demandé, et il ajouta que son intention était d’assimiler les Canadiens à l’élément britannique afin de transformer l’ancienne Nouvelle-France en pays anglais.