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Page:Sulte - Mélanges historiques vol. 13, 1925.djvu/60

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PAPINEAU ET SON TEMPS

Cette déclaration paraît étrange lorsque l’on étudie l’histoire des années qui suivirent 1791, puisque d’une part on voit clairement que les autorités impériales voulaient laisser le Bas-Canada aux Canadiens et former une province anglaise dans le Haut-Canada. Du moment que l’on voulait amener les Canadiens aux usages anglais, il fallait mettre les deux provinces en un seul gouvernement et tâcher de retenir dans le Bas-Canada la masse des colons de langue anglaise. En 1822, lorsque l’on proposa l’union des provinces, M. Lymburner s’y opposa, disant qu’il était trop tard, puisque les peuples que l’on avait séparés en 1791 se regardaient comme des ennemis. Ses paroles n’empêchaient pas qu’en ce moment on signait partout des pétitions dans les deux Canadas, les unes en faveur du bill, les autres contre et d’autres demandant que les détails du projet fussent connus du public des provinces intéressées avant que d’être soumis au parlement britannique. De fait, il était visible pour tous que c’était un coup monté par un petit nombre d’hommes qui agissaient comme des idéologues ou par simples calculs privés.

Les arrangements conclus, le 1 mai 1817, entre le Haut et le Bas-Canada au sujet de la proportion du revenu des douanes afférente à chacune de ces provinces avaient été ratifiés durant la session de 1818, mais ils étaient expirés depuis le 1 juillet 1819. Ensuite, une commission avait siégé pour reprendre la question ab ovo mais sans pouvoir arriver à une entente parce que les exigences du Haut-Canada paraissaient excessives.

La législature du Haut-Canada avait référé l’affaire à la considération du gouvernement impérial et