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Page:Sulte - Mélanges historiques vol. 13, 1925.djvu/70

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PAPINEAU ET SON TEMPS

coup en partant pour Londres, porteur des dépêches officielles de sir James Craig et muni d’instructions particulières pour plaider la cause anglaise auprès des ministres. On verra qu’il ne gagna rien.

Le 14 juin 1808, Jean-Antoine Panet, président de la chambre d’assemblée, fut révoqué comme lieutenant-colonel de milice. Cet acte arbitraire tendit tout à fait la situation. Alors commencèrent de la part du gouverneur une suite de tracasseries et de mesures violentes, qu’il porta jusqu’à réprimander l’assemblée législative et à la dissoudre coup sur coup trois fois en deux ans, espérant que les élections lui amèneraient des députés plus soumis, mais il ne gagna qu’à se faire détester.

Sir James Craig était lettré, orateur et écrivain. Il savait tourner un sujet et lui donner des formes diverses. Bref, il mettait toute son habileté à soutenir le conseil législatif contre l’assemblée législative, afin d’empêcher cette dernière de contrôler les dépenses publiques et par là faire les nominations aux emplois, exercer le patronage, etc., tel que cela se passe de nos jours.

Les marchands de fourrures avaient une influence énorme dans le pays ; mais, comme on s’aperçut qu’ils faisaient corps avec sir James Craig, les élections de 1808 les reléguèrent en arrière. Ce fut un mouvement de toute importance, puisqu’il fit avorter le projet d’union des deux Canadas préparé dans ce milieu.[1]

Durant la session de 1810, Pierre Bédard, reprenant les idées de Ducalvet, demanda la création d’un

  1. Ce projet était au nombre des questions débattues dès 1805 et que nous verrons reparaître durant plus d’un quart de siècle.