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Page:Sulte - Mélanges historiques vol. 13, 1925.djvu/76

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PAPINEAU ET SON TEMPS

Les élections de 1824 eurent lieu en juillet-août et doublèrent le nombre des partisans de Papineau qui fut élu orateur, le 8 janvier 1825, par trente-deux voix contre douze en faveur de Vallières de Saint-Réal. L’âge de Vallières était le même que celui de Papineau, mais il n’était entré dans la politique qu’en 1815 et n’avait pas trouvé sa place toute préparée comme son rival en éloquence, il en résultait que la masse populaire était moins familiarisée avec son nom ; il passait d’ailleurs pour être un homme de plaisir, par conséquent moins sérieux qu’il ne fallait pour un chef de parti.

Le parlement, prorogé le 29 mars 1826, se réunit de nouveau le 23 janvier 1827. Les subsides furent votés dans la même forme que par les années précédentes et furent refusés. Le discours de prorogation fut une semonce en règle et fut suivi d’une dissolution. On retournait aux jours de Craig. Papineau et plusieurs députés signèrent un manifeste énergique, un véritable appel au peuple. Le gouverneur y répondit en destituant les officiers de milice,[1] en faisant arrêter et poursuivre M. Waller, rédacteur du Canadian Spectator.

La situation politique du Bas-Canada de 1760 à 1830 est maintenant connue du lecteur ; elle sera la même jusqu’à 1837 et se compliquera encore sur quelques points. Ce long débat est résumé dans l’imagination du peuple par l’expression « les temps de Papineau, » et certes ! on ne saurait mieux analyser cette suite de combats oratoires durant laquelle un

  1. Louis-Joseph Papineau perdit sa commission de milice en 1837. Lord Dalhousie l’avait promu au grade de major, mais Papineau avait refusé.