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Page:Sulte - Mélanges historiques vol. 13, 1925.djvu/77

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PAPINEAU ET SON TEMPS

homme, constamment sur la brèche, résistait au Colonial Office qui, lui non plus, ne voulait rien céder. De tous les événements de la guerre de l’indépendance américaine le populaire n’a retenu qu’un nom, celui de Washington. Au Canada, pour rappeler nos luttes mémorables, on dit Papineau.

À la cession de 1834, le tableau des griefs fut communiqué aux membres qui suivaient Papineau.[1] On s’était réuni à diverses reprises chez Elzéar Bédard afin de discuter et d’y faire certains changements. C’est alors que Papineau se sépara de John Neilson,[2] Cuvillier, Quesnel et autres, ou plutôt ceux-ci refusèrent de le suivre ne voulant pas se lancer dans une lutte ouverte contre l’Angleterre, tout en étant des hommes d’opinions libérales.

Au commencement de 1835, lord Aylmer écrivait au ministre qu’il avait donné quatre-vingts places aux Canadiens qui formaient les trois-quarts de la population, mais que la partialité avait été si grande avant lui et l’abus encore si enraciné, qu’il avait dû accorder soixante-deux places aux Anglais qui ne faisaient qu’un quart ; quant aux salaires et émoluments attachés à ces soixante-deux offices, ils excédaient de beaucoup ceux des quatre-vingts autres. Les fonctionnaires anglais recevaient £58,000, les Canadiens £13,500, Ceux-ci étaient exclus des départements de l’exécutif, du bureau des terres, des douanes, des postes. L’administration de la justice était partagée entre Anglais £28,000 et Canadiens £8,000.

  1. Papineau prépara sous forme de liste les griefs des Canadiens. M. Morin fut chargé de les mettre sous la forme de Résolutions.
  2. Aux élections d’octobre-novembre 1834, Neilson et ses amis sont battus.