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Page:Sulte - Mélanges historiques vol. 13, 1925.djvu/78

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PAPINEAU ET SON TEMPS

Au printemps de 1835, le nouveau ministère de sir Robert Peel nomma lord Gosford, sir Charles Grey et sir George Gipps, commissaires, pour aller au Canada s’enquérir de la situation politique de cette colonie ; la commission arriva à Québec vers la fin d’août. En septembre, des membres libéraux du conseil et de la chambre d’assemblée se réunirent aux Trois-Rivières, chez René Kimber, pour s’entendre sur l’attitude à prendre devant la commission royale. Le district de Québec refusa de se joindre à cette assemblée, de sorte qu’on n’y vit que les représentants des districts de Montréal et des Trois-Rivières.[1]

À la session de 1836, Papineau prit la responsabilité des Quatre-vingt-douze Résolutions.[2] L’année suivante le parlement britannique passa des résolutions qui l’autorisa à voter le budget du Bas-Canada. C’était violer le principe fondamental de la liberté. Lord Gosford avait invoqué cette mesure et dut la répudier. Le sentiment public tournait vers la révolte et Papineau, dans une grande tournée, loin de calmer les esprits, les enflammait outre mesure. En juillet, il perdit du terrain, mais dans l’automne il le reprit. Alors on l’accusa de vouloir la séparation de la province d’avec l’Angleterre.[3] Lord Gosford recommanda la suspension immédiate de la constitution, ordonne l’arrestation de Papineau et offre $4,000 pour sa capture. Papineau passe aux États-Unis et

  1. C’est alors que Papineau se déclara républicain pour tout le continent.
  2. F.-X. Garneau, Histoire du Canada, III, 328, 329.
  3. Lord Gosford écrivit : « Mettez-le à bas, ou il nous abattra. » Le fait est que Gosford se crut perdu.