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Page:Sulte - Mélanges historiques vol. 13, 1925.djvu/84

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PAPINEAU ET SON TEMPS

Papineau mourut à Montebello le 25 septembre 1871, âgé de quatre-vingt-cinq ans. Son épouse, née Julie Bruneau, l’avait précédé dans la tombe en 1862, ayant toute sa santé et ne fut malade que quelques heures. Elle avait à peu près soixante-six ans. De leur union étaient nés trois garçons et deux filles : Lactance, qui étudia la médecine à Paris, et Gustave qui, à dix-sept ans, rédigeait l’Avenir, à Montréal, moururent jeunes ; et Amédée qui leur survécut ; Ézilda et Azélie. Cette dernière épousa Napoléon Bourassa, père d’Henri.

Au lendemain de sa mort, le Journal de l’Instruction publique, de Québec, publiait l’extrait suivant : « Réélu en 1848, M. Papineau rentra en 1854 dans la vie privée pour n’en sortir que bien rarement. Il a partagé presque constamment son existence entre Montréal et son manoir splendide de Montebello, où il possédait une bibliothèque considérable. Malgré son âge, même dans les derniers temps, il étudiait et lisait beaucoup. L’été, sa villa se peuplait comme par enchantement. Toute sa famille, et un grand nombre d’étrangers accouraient jouir de sa franche et cordiale hospitalité. Plus d’une célébrité étrangère est allée jusque-là saluer le grand homme dans son manoir patriarcal. Dans ses relations sociales, il apportait un charme, une politesse, en un mot un bon ton que l’on rencontre peu souvent de nos jours. »

L’amabilité des deux Papineau, leur courtoisie n’attira jamais que des compliments sur leur compte, et ils eurent des rapports suivis de bonne société avec la plupart de leurs adversaires les plus déclarés. On lit dans les lettres de H.-W. Ryland que Joseph Papineau ne figurait pas dans une certaine assemblée qui