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Page:Sulte - Mélanges historiques vol. 13, 1925.djvu/85

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PAPINEAU ET SON TEMPS

venait d’avoir lieu, « mais, ajoute-t-il, il y a une ou deux phrases dans la résolution adoptée en cette occasion, qui ne peuvent venir que de son esprit subtil, toujours adroit à éviter le danger en disant cependant tout ce qu’il veut dire. »

Sir James Craig causait longuement avec Joseph Papineau chaque fois qu’il en trouvait l’occasion. Et qui a plus combattu Craig que Joseph Papineau ?

En 1820, alors que Louis-Joseph Papineau menait une campagne formidable contre l’administration des finances,[1] il raconte dans une lettre à son frère que le receveur-général Caldwell, revenant d’Angleterre, lui donna de copieux renseignements sur le projet des ministres à l’égard du Bas-Canada ; et pourtant Papineau demandait alors que l’on examinât les livres et la caisse du susdit Caldwell pour savoir ce qui se faisait dans son bureau. Il est à croire que ni Ryland, ni Craig, ni Caldwell, ni Dalhousie, ni Gosford, n’attribuaient au chef du parti canadien des motifs d’animosité personnelle ou d’intérêt privé, et, en dehors de la lutte politique, ils le traitaient amicalement.

Lord Gosford écrivait en 1846 à M. Bréhaut, de Montréal : « J’ai appris que M. Papineau a visité l’Irlande en même temps que j’y étais, l’an dernier. Si j’eusse su qu’il était là, je me serais empressé d’aller le voir. J’apprends qu’il est retourné au Canada en bonne santé, et cette double nouvelle me réjouit après son exil. Dites-lui que je le salue cordialement. Personnellement, j’ai toujours partagé son opinion, mais comme gouverneur général du Canada, j’agissais

  1. La question des finances et du contrôle du revenu était comme le point central autour duquel tournaient toutes les autres.