Page:Supplique et petition des citoyens de couleur des isles & colonies françoises.djvu/18

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n’ont pas pu charger, puisqu’ils résident dans les Actes mêmes qu’ils ont transcrits, tout effrayants qu’ils sont, deviendroient bien plus hideux encore, si nous vous disions que les Citoyens de couleur, quoique vexés, opprimés, écrasés par le dernier des Blancs que ses vices ou son inconduite rejettent sur les côtes de S.-Domingue, sont les défenseurs & les premiers soutiens des Colonies ; que ce sont eux qui forment la plus grande partie des Milices ; que, dans tous les temps, ils ont donné des preuves de leur patriotisme & de leur courage ; que les Administrateurs ont trouvé parmi eux, aussitôt qu’ils l’ont désiré, des Corps de Volontaires qu’on a toujours soumis au commandement des Blancs.

Et cependant, quels reproches peut-on faire aux Citoyens de couleur ! Quel tort pourra-t-on leur imputer ? quel crime ont-ils commis ? Aucuns. Jamais ils n’ont fait ni excité aucun soulévement : livrés à l’excès des passions les plus violentes, le désespoir ne les a même jamais égarés.

Mais ces excès doivent avoir un terme ; & le temps est venu où les Citoyens de couleur doivent les faire cesser.

Les Députés des Colons blancs vous ont dit, Nosseigneurs, que leurs Commettans ne vouloient reconnoître que l’Assemblée Nationale. C’est dans elle aussi