Page:Supplique et petition des citoyens de couleur des isles & colonies françoises.djvu/9

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de rendre un ordonnance « qui défend aux Boulangers de vendre du Pain aux Gens de Couleur, même libres, à peine de 500 liv. d’amende ».

La même Ordonnance « défend aux Négociants & Capitaines des Navires Marchands & autres, de vendre de la Farine aux Gens de Couleur, sous les mêmes peines».

Le 29 Mai 1762, une Ordonnance du Général « défend à tous Négres ou Mulâtres Libres de porter leurs armes ».

Les Blancs ont seuls ce Privilége. Ils sont tous égaux, tous Soldats, tous Officiers, tous Nobles ; les Citoyens de couleur seuls sont privés de tous ces avantages,

Et les Députés des Colons blancs prétendent que nous n’avons pas à nous plaindre !

Le 20 Juin 1762, le Gouverneur de S.-Domingue, M. de Bory, rend une Ordonnance concernant les Milices : & sa justice ne se souléve pas en traçant lui-même, entre les Blancs & les Citoyens de couleur, la ligne de démarcation, que les Députés des Colons blancs prétendent néanmoins ne pas exister.

« La Nature ayant établi trois Classes différentes d’hommes ; savoir, les Blancs, les sang-mêlés, & les Mulâtres ou Négres