Page:Sur la Tombe de Huysmans, Collection des Curiosités Littéraires, 1913.djvu/28

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crépusculaire postulat de des Esseintes vers un élargissement divin.

Nul contrepoids, désormais, à l’accablement des âmes ! Nulle clarté pâle, nulle blafarde lueur des cieux dans la tombée de cette effrayante nuit de la fin des âges ! Jamais l’espérance n’avait été si formellement congédiée. On en arrive même à ne plus discerner un pessimisme dogmatique, annoncé dans quelque évangile de philosophie tumulaire ; c’est le Nihilisme final qui fait son entrée sans fracas, sans appariteur, sans préalable grincement des gonds au vestibule ni des dents à l’antichambre, pattes veloutées et lèvres closes, dans un masque dolent de sardonique rêveur. Le tragique et pénombral Souvarine de Zola, dans Germinal, est un exact portrait physique de Huysmans, dont la déflorante littérature — en supposant que la curiosité du style ne l’empêchât pas d’être acceptée — deviendrait assurément un péril social plus grand, pour l’octogénaire siècle, que les affolantes catastrophes suscitées par de démoniaques sectaires !

« Seul, le pire arrive ». Telle est, empruntée à Schopenhauer, la devise philosophique de ce désolant esprit. On peut, sans effort, se représenter l’effet, sur d’adolescents cerveaux, de ce mandement de chiourme, uniformément placardé dans