Page:Sur la Tombe de Huysmans, Collection des Curiosités Littéraires, 1913.djvu/33

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rents de sa femme, paysans peu connus de lui, ont offert l’hospitalité d’un amas de décombres à ces Parisiens décavés dont ils ignorent la détresse.

Jacques Marles ne tarde guère à découvrir l’ignoble cupidité de ses hôtes qui ne l’ont attiré dans leur taudis que dans l’espoir de le carotter à cœur de journée, et ceux-ci, non moins rapides à subodorer sa pénurie, ne se donnent bientôt plus la peine de dissimuler leur cannibalisme de naufrageurs.

On voit d’ici la charmante villégiature de ce malheureux dévoré d’inquiétudes pour le plus prochain avenir, bourrelé par sa femme malade qui ne lui pardonne pas ses imprévoyances, forcé de disputer à chaque instant ses dernières ressources à la sordide improbité de tout un pays, casematé dans un chenil inhabitable et sinistre, qui n’offre même pas la compensation d’un intérêt archéologique, opprimé par de démentielles hallucinations nocturnes qui paraissent tenir aux aîtres inexpliqués de ce château défunt, enfin, réduit à prendre la fuite pour échapper à la démontante horreur de cette rade de malédiction !

Voilà tout, en vérité. Il faut convenir qu’un sacré génie serait nécessaire pour l’adaptation scénique d’un tel poème ! Mais ce qui importe bien