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Page:Sur la Tombe de Huysmans, Collection des Curiosités Littéraires, 1913.djvu/56

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Arrivons maintenant à l’Adverbe.

Le goût passionné de Huysmans pour cette partie du discours est étrangement et profondément caractéristique.

Pour qui cherche dans les œuvres des écrivains autre chose qu’un délassement ou une trépidation nerveuse, le titre d’un livre a l’importance d’un ostensoir de grandeur et de vanité.

Qu’il le veuille ou non, l’auteur est forcé d’étaler là son espèce que ne consacre pas toujours le ravissement du lecteur.

À ce point de vue, les titres de Huysmans sont peut-être les plus étonnants qui existent : En Ménage, A Rebours, En Rade, A vau-l’eau, Là-Bas. Remarquez bien que ce n’est pas même l’adverbe, c’est la locution adverbiale.

Le dynamomètre de son esprit, c’est la locution adverbiale. Le simple adverbe serait encore trop précis, trop mâle, trop dogmatique et trop tranchant pour un appareil cérébral incapable de fonctionner autrement que dans un mode subjonctif et satellitaire. La pensée de cet homme a l’évolution triste et lointaine de la planète des calamités.

L’adverbe, selon la grammaire, est un mot invariable qui modifie le verbe, l’adjectif ou un