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C’est pourquoi, pour fixer les mémoires fragiles,
Ils trouvèrent un chant aux allures viriles
Où le bonheur parfait, la franche urbanité
Engagent leurs voisins, en ce jour si vanté,
À s’asseoir au festin qui célèbre leur père.
Heureux fils de Gayant ! Que de fois la misère
À ce chant d’allégresse oublia ses douleurs !
Et combien d’entre vous, proscrits ou voyageurs,
Errants, tristes et las, loin d’un monde habitable,
Trouvèrent une main amie et secourable,
Grâce à l’air de Gayant, qu’en sons brillants et purs
Le joyeux carillon fait entendre en nos murs ;
Grâce à l’air de Gayant, qu’on apprend à l’enfance,
Afin d’ouvrir son cœur à la reconnaissance !…
Ce chant aimé de tous, la joie au cœur, au front
De tous les Douaisiens, mon enfant, t’en diront
Beaucoup plus que ma voix de conteuse vulgaire
Qui n’a qu’un mot d’amour pour qui défend sa mère.


Henri SUREAU.
Mars 1856.


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