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À SUSE.

D’autre part, les tranchées F de la cour nous ont permis de dégager un ensemble de murs parallèles à ceux de la fortification et de l’apadâna. En prolongeant d’une façon fictive les parements déjà découverts, il semble que les reliefs si diffus du sol se groupent suivant des tracés réguliers et que, dans l’alignement de l’ouvrage central, se dessine une dépression aboutissant à l’une des crevasses les plus escarpées. Le tumulus rectangulaire, réservé à la demeure du souverain, aurait été divisé en deux parties, entourées chacune d’une enceinte particulière et séparées par une large avenue.

Marcel a cherché, à la suite des murs de terre, la tête occidentale de l’avenue. Soit que les fouilles n’aient pas atteint une profondeur suffisante, soit que les siècles aient anéanti ces fortifications qui semblent encore gonfler le sol, ses tentatives ont été infructueuses.

Ce serait pourtant en ce point que mon mari compterait porter les efforts de la campagne prochaine. Les travaux seront difficiles, les dépenses considérables, car il faudra descendre à de grandes profondeurs ; mais cet emplacement présente un triple avantage : il est étroit, clairement relié aux surélévations voisines, exploré sur une hauteur de six mètres.

La citadelle est toujours muette. Deux longues tranchées, I et J, qui coupent le chemin d’accès et se dirigent vers l’est, occupent depuis plus d’un mois tous les Loris. On a bien rencontré deci, delà, quelques pierres sculptées provenant d’une construction analogue à l’apadâna d’Artaxerxès Mnémon, des blocs émaillés, des briques de terre cuite portant sur leur tranche une inscription élamite ; mais, en réalité, ces fouilles n’ont eu qu’un résultat négatif : nous savons maintenant qu’elles seront improductives sur quatre mètres de profondeur.

Bon nombre de petits objets, les uns du plus grand intérêt, les autres d’une valeur moindre, affluent aux tentes chaque soir. Sous les derniers blocs des lions achéménides ont apparu un vase de terre cuite de forme très élégante, une lampe de bronze, un singulier cône d’ivoire, couvert de légers ornements représentant des feuilles de trèfle et des pélicans à la tournure nettement caractérisée. Le jour même de cette découverte, un Dizfouli me proposa une précieuse intaille : ses jeunes yeux avaient été plus actifs que les miens. J’ai acheté la pierre. C’est un sceau conoïde, en calcédoine saphirique, gravé pour un roi achéménide vainqueur de l’Égypte : Xerxès ou Artaxerxès 1er. Le médaillon royal, surmonté du grand dieu Aouramazda, est placé entre deux sphinx coiffés de la couronne blanche de la Haute-Égypte. Le style de la gravure est franchement persépolitain.

Vers l’extrémité de la tranchée L, à 1m, 80 au-dessous du sol, on rencontrait les substructions de la maison d’un potier. Auprès de vases de différentes formes se trouvaient deux coupes munies d’un bouton central et couvertes d’une inscription