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À SUSE.

répond aux politesses qu’on lui adresse. Parlez-moi d’un pays où de bons amis se débitent des compliments sucrés la carabine armée et le revolver à la main !

Nous n’avons point encore bataille gagnée : un autre groupe se dessine au loin.

« Fellahyé ! tu as trop d’amis dans cette plaine ! crie mon mari. Tiens ceux-ci à distance, si tu as souci de leur vie. » Les lances, les abas s’agitent ; les retardataires comprennent que le coup est manqué et viennent joindre leurs protestations de dévouement aux salamalecs de la première troupe. Marcel se tourne alors vers les muletiers :

ALERTE.

« Prenez les devants, et ne vous endormez pas en chemin. »

Un soupir de soulagement s’échappe de leurs bouches, leurs visages rayonnent, ils osent presque regarder les Arabes. Lorsque la caravane lui paraît hors de péril, mon mari engage le fils de Menchet à profiter du départ de ses amis pour regagner la tente paternelle.

« Non, certes ; je serai votre guide durant tout le voyage ! »

Comment se débarrasser d’un homme aussi gluant ? Le désert n’est-il pas la propriété du nomade ?