Page:Susejournaldes00dieu.djvu/267

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
251
FELLAHYÉ

« Saheb, je m’en retourne ; donnez-moi les quinze tomans promis à mon père.

— J’ai signifié à Menchet que tes services m’étaient inutiles ; tu m’as accompagné malgré ma volonté. D’ailleurs, je suis très mécontent de toi ; n’as-tu pas honte de frapper des vieillards, des gens qui voyagent en ma compagnie ?

CAMPEMENT SUR LES BORDS DE LA KERKHA. (Voyez p. 249.)

— Ah ! elle est jolie votre compagnie ! Ces misérables chiens valent-ils seulement la peine qu’on s’intéresse à leur peau ? Ils sont quinze et ne tiendraient pas tête à une femme courageuse. Les Dizfoulis ont de l’eau dans les veines, et un chiffon en guise de cœur. Les Faranguis sont des braves ; si ma tribu vivait près de Suse, nous deviendrions frères. Vous ne voulez rien me donner ?

— Demain je te compterai un anam de cinq krans, pas un rouge chaï de plus. Encore attendrai-je que nous ayons touché sains et saufs le territoire persan.

— Oui, afin que ces méchantes bêtes aillent avertir mes ennemis les Loris de Kérim Khan ! Bonsoir, vous aurez de mes nouvelles. »

Gravissons la falaise. Dans quelle direction Fellahyé porte-t-il ses pas ? Je l’aperçois courant sur quelques âniers. Ne nous sachant pas si près d’eux, ces