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À SUSE.

pauvres diables étaient demeurés sous bois, et comptaient, dès la tombée du jour, poursuivre leur marche en toute tranquillité.

L’héritier de Menchet culbute les ânes, arrache le turban d’un conducteur récalcitrant, fait ouvrir les charges et s’empare de plusieurs objets que la distance m’empêche de distinguer.

« Cours défendre ces amis ! » me dit mon mari.

« VOUS AUREZ DE MES NOUVELLES… ». (Voyez p. 251.)

Mais que veut encore Fellahyé ? Abandonnons notre observatoire, afin de n’être point saisis en flagrant délit d’espionnage. Voici l’ennemi. Il s’avance, ouvre un pan de sa robe et jette à mes pieds trois superbes grenades et des limons doux.

« Où as-tu trouvé ces beaux fruits ?

— Là-bas, sur le chemin. Quelque voyageur les aura laissés tomber. »

Il disparaît aussitôt. Nouveau délire des Dizfoulis : « Allah ! Allah ! que ne lui avez-vous donné l’anam ! Hi ! hi ! hi ! Que ne l’avez-vous supplié de rester !

— Il court chercher ses frères ! s’écrie Djafar, un vigoureux garçon de vingt-cinq ans, possesseur de quatre bêtes de somme. Il viendra cette nuit et emmènera Chirin, la plus belle mule de la contrée ! Je suis mort !