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À SUSE.

abandonnèrent la Perse aux conquérants tartares. L’île reçut de ces premiers occupants le nom d’Ormuzd, suprême souvenir du pays perdu. Au quinzième siècle elle tomba aux mains d’Albuquerque et, dès cette époque, devint, malgré sa proverbiale insalubrité, une des colonies portugaises les plus prospères, un de ces caravansérails francs où se concentrait le commerce du monde oriental.

[Image à insérer] DERVICHE. (Voyez p. 39.)

Vers le commencement du dix-septième siècle, sous le règne de Chah Abbas, les Européens établis aux Indes formèrent le projet de nouer des relations avec l’Iran. Anglais, Français et Hollandais installèrent à Gombroun (aujourd’hui Bender-Abbas) d’importantes factoreries. Le monarque persan se montra d’autant plus favorable à la création de ces comptoirs, qu’il considérait d’un œil envieux les colonies lusitaniennes, dont il méditait l’anéantissement. Le Portugal, dès cette époque, ne disposait plus d’une marine puissante ; néanmoins Chah Abbas se rendait compte qu’il lui était impossible de prendre Ormuzd sans le concours d’une flotte européenne et d’un capitaine plus expérimenté que son général, Emin Kouly Khan.

Il exploita la jalousie qu’inspirait à l’Angleterre l’établissement portugais et conclut un traité d’alliance avec la Compagnie des Indes Orientales. La Compagnie, exemptée du payement de tous droits sur les marchandises importées à Gombroun, prélèverait même une part des taxes réclamées aux autres nations ; en échange de ces faveurs, elle devait fournir les moyens de conquérir Ormuzd.

Une flotte fut assemblée et les coalisés mirent le siège devant la place.

Les Portugais se défendirent avec courage ; mais, épuisés par la faim, la soif et la maladie, ils capitulèrent. La ville, abandonnée aux Persans, fut pillée et détruite.

Au terme du traité conclu entre Chah Abbas et la Compagnie, les prisonniers