jamais fermée à clef. Si des fois elle l’était, vous viendrez me le dire ; je taperai au plancher. »
Ceci est un peu énigmatique. Sans en creuser davantage la signification, je contourne la maison et me trouve dans un minable jardin aux ramures gringalettes et noires, parmi lesquelles un vase et deux bustes antiques, en plâtre écaillé, témoignent d’un souci d’architecture inconnu dans les jardins anglais. Un appentis vitré forme saillie sur le dernier étage de la bicoque. Évidemment, c’est cela l’atelier de Cardoc. J’ouvre la petite porte indiquée, et grimpe un escalier en échelle qui me conduit devant une autre porte où le nom de « Pierre Cardoc » s’étale en grosses majuscules tracées au bleu de Prusse. Je frappe. Une femme vient m’ouvrir.
« Est-ce que M. Cardoc est chez lui ?
— Non, Madame, il est sorti. Mais je sais qu’il ne tardera pas à rentrer. Si vous voulez vous asseoir en l’attendant… »
Celle qui me parle est une petite femme maigre, d’une pâleur renforcée par sa poudre, les yeux grands, extraordinairement brillants dans son visage triangulaire, où le menton est à peu près inexistant. Elle est vêtue de noir, et ses cheveux bruns sont coupés en franges avec d’épais frisons courts sur