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hélène swarth.

CXI.

COMME UNE MÈRE.


Laisse-moi t’appeler du doux nom dont ta mère
Consolait l’enfant blond blotti sur ses genoux,
Lorsque tu sanglotais, sentant la vie amère
Et qu’elle te berçait de mots calmants et doux.

Oh ! ne me défends pas de t’aimer, car je t’aime
Comme j’aurais aimé le fils que je n’eus pas.
Laisse-moi mon amour, c’est là tout mon poème
Et c’est pour te bénir que je t’ouvre les bras.

Viens, nous dédaignerons la volupté vulgaire,
Vase empli de poison, aux bords enduits de miel.
En l’angélique amour nous oublierons la terre
Et dans nos yeux en pleurs nous trouverons le ciel.