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hélène swarth.

XIII.

ENFANT MALADE.


Je voudrais être encor ta pâle enfant malade
Qui te baisait les mains quand tu la dorlotais,
Implorant ton pardon d’être faible et maussade,
Quand tu n’étais pas là caressant tes portraits.

Je me sentais mourir aux heures de l’absence,
Sur mon livre et mes fleurs pleuvaient mes pleurs furtifs,
Mais je berçais mon cœur à la tendre cadence
Des chants du souvenir et des espoirs naïfs.

Je t’aimais de m’aimer, j’étais une humble épouse,
Ton pas faisait bondir mon cœur, briller mes yeux.
Et, plein d’un vague émoi, tu plaignais la jalouse
Et tu me bénissais, la main sur mes cheveux.