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regrets.

XIV.

CONTE BLEU.


Parfois, pour apaiser mon cœur brûlé de fièvres,

Tu me contais un conte au charme puéril.
Et, bercée en tes bras et mon front sous tes lèvres,
Je savourais ta voix comme un doux chant d’Avril.

Le soir du lendemain, câline, à la même heure,
Je t’implorais : — « Oh ! dis la fin du conte bleu !
Prends-moi bien dans tes bras, j’ai peur et le vent pleure,
Sens, mon cœur bat trop fort, mon haleine est en feu ! »

Mais toi, pour m’endormir recommençant le conte,
Tu berçais ton enfant qui souriait au jeu.
Et je n’ai jamais su, je sais qu’en fin de compte
Je ne saurai jamais la fin du conte bleu.