Page:Swift - Gulliver, traduction Desfontaines, 1832.djvu/166

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belles terres du royaume. Je représentai l’extrême soin qu’on prenait de leur éducation par rapport aux sciences et aux armes, pour les rendre capables d’être conseillers-nés du royaume, d’avoir part dans l’administration du gouvernement, d’être membres de la plus haute cour de justice dont il n’y avait point d’appel, et d’être les défenseurs zélés de leur prince et de leur patrie, par leur valeur, leur conduite et leur fidélité ; que ces seigneurs étaient l’ornement et la sûreté du royaume, dignes successeurs de leurs ancêtres, dont les honneurs avaient été la récompense d’une vertu insigne, et qu’on n’avait jamais vu leur postérité dégénérer ; qu’à ces seigneurs étaient joints plusieurs saints hommes, qui avaient une place parmi eux sous le titre d’évêques, dont la charge particulière était de veiller sur la religion et sur ceux qui la prêchent au peuple ; qu’on cherchait et qu’on choisissait dans le clergé les plus saints et les plus savans hommes pour les revêtir de cette dignité éminente.

J’ajoutai que l’autre partie du parlement était une assemblée respectable, nommée la chambre des communes, composée de nobles, choisis librement, et députés par le peuple même, seulement à cause de leurs lumières, de leurs talens et de leur amour pour la patrie, afin de