chaude pour le premier convive, à votre portée, qui peut en avoir besoin ; et enfin, un autre avantage de cette méthode, c’est que, si à aucun moment de votre service vous voyez que vous allez tousser ou éternuer, vous pouvez immédiatement arracher l’assiette de votre sein, et en tenir la partie creuse tout contre votre nez ou votre bouche, et ainsi empêcher qu’il ne jaillisse de l’un ou de l’autre aucun liquide sur les plats ou sur les robes des dames. Vous voyez les messieurs et les dames pratiquer la même chose en pareille occasion, avec un chapeau ou un mouchoir ; cependant une assiette se salit moins et se nettoie plus vite qu’aucun de ces objets ; car lorsque votre toux et votre éternuement est passé, il n’y a qu’à remettre l’assiette à la même place, et votre chemise la nettoie au passage.
Enlevez les plus grands plats et posez-les d’une main, pour montrer aux dames votre vigueur et la force de vos reins, mais faites-le toujours entre deux dames, afin que si le plat vient à glisser, la soupe ou la sauce puisse tomber sur leurs habits, et ne pas tacher le parquet : grâce à cette pratique, deux de nos confrères, mes dignes amis, ont fait une fortune considérable.
Apprenez tout ce qui est de la dernière mode en fait d’expressions, de jurements, de chansons et d’extraits de pièces de théâtre, autant que votre mémoire en peut retenir. Vous deviendrez ainsi les délices de neuf dames sur dix, et l’envie de quatre-vingt-dix-neuf beaux sur cent.