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COMMENCEMENT ÛE LA GUE~KE ANGLO-FRANÇAISE. 101

]e grand-pensionnaire van Spiegel et par l’ambassadeur anglais Auckland, la résolution bien arrêtée de la part des puissances maritimes de maintenir fermement la paix si la France ne s’incorporait pas la Belgique, mais, en cas contraire, de faire la guerre sans hésiter le conseil des ministres voulut rendre la crise plus imminente encore, et approcher de la déclaration de guerre autant qu’il serait possible sans en venir à une rupture ouverte’(1). Il venait de recevoir de différents côtes des nouvelles favorables la Révolution démocratique avait enfin éclaté a Genève, et cette ville importante s’était déjà placée sous la protection du général Kellermann Custine parlait de nouveau de la possibilité d’un armistice avec la Prusse, si l’on voulait lui donner plein pouvoir pour négocier, et, dans le golfe de Naples, l’amiral Truguet venait d’obtenir, sinon le renvoi d’Acton, au moins la reconnaissance de la République et une neutralité non armée. L’orgueil du gouvernement français s’en accrut encore; Chauvelin reçut l’ordre de rester sur la défensive, et même de se plaindre des violations de droit commises par le gouvernement anglais. Il s’acquitta de cette mission par deux notes en date du 7 janvier 1793, dans lesquelles il demandait l’abolition des lois nouvellement rendues enAngleterre relativement à la police à l’égard des étrangers, aux assignats, et à l’exportation des armes et du blé. Il aiïégua que ces lois constituaient une violation du traité de commerce de 1786 et étaient une preuve de sentiments hostiles mais ces prétextes étaient maladroitement choisis, car les stipulations de 1786 au sujet de la police étrangère avaient été perdues de vue par les Français eux-mêmes lorsqu’ils avaient rendu, en mai 1792, la loi sur les passe-ports, et les dernières mesures n’avaient été provoquées que par la propagande que les agents français faisaient à Londres. Lebrun, qui se rendait compte de tout cela, attacha surtout de l’importance à une troisième note, qu’il rédigea le même jour à Paris. Après y avoir protesté de nouveau que les inquiétudes de la nation anglaise étaient complètement dénuées de fondement, avoir nié tout projet de conquête et avoir promis de n’occuper la Belgique que le temps <: nécessaire aux Belges pour fonder leur liberté » il terminait (1) Protocoles du. Conseil des ministres.