Page:Sybel - Histoire de l’Europe pendant la Révolution française 2.djvu/157

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

PARTAGE UE LA t’OLOGKE. – PHËLt!\UNAU<ES. 153

non plus de rétablir le trône des Bourbons, mais de conquérir les provinces françaises situées-sur la frontière de l’autre, la Prusse présenta d’abord à la Russie, puis à l’Autriche, la demande catégorique d’une indemnité en Pologne pour la campagne qui venait de se terminer, et de nouveaux avantages immédiats si ’eue devait continuer la guerre. Catherine futaussi irritée par les unes que par les autres de ces prétentions; mais elle ne possédait pas de moyen sûr de s’y opposer. Elle craignait, au contraire, si elle le tentait, de voir les deux puissances s’unir contre la Russie elle se retrancha donc dans une politique expectante, et répéta de nouveau qu’il fallait avant tout que les puissances allemandes se’ missent d’accord entre elles. Toute la question européenne dépendait, par conséquent, de la négociation entamée par Spielmann et Haugwitz au quartier général prussien. Nous suivrons cette négociation dans tous ses détails, car elle fut décisive dans son influence sur l’époque de la Révolution; ce fut de là que partirent tous les fils auxquels se sont rattachées les catastrophes de la France, de l’Allemagne et de la Pologne. Quittons donc un moment la Pologne pour l’Autriche, et tâchons de comprendre ce qu’était-devenue la situation de cet État depuis la mort de Joseph II (1).

Bien que l’empereur Léopold eût des principes très-arrêtés et fût, malgré sa souplesse, très.ferme dans sa conduite, son règne fut trop court pour qu’il pût reconstituer, d’après un système suivi, l’État si profondément ébranlé par Joseph II. Cependant, la plupart des innovations introduites par Joseph furent supprimées; on ne rétablit pas. pour cela l’ancien ordre de choses,mais on lui substitua, sûr plusieurs points, des réformes utiles. Ce fut ainsi que’l’on [donna satisfaction a la Hongrie que l’on soumit la Belgique, et qu’on établit un nouveau gouvernement à Milan. Mais pas plus dans les États héréditaires qu’en Belgique on ne fonda une situation solide et durable. Tout se ressentait encore des secousses violentes causées par la politique de Joseph II. Toutes les administrations furent décentralisées par Léopold et reconstituées au point de vuearistocratique mais leur action restait languissante, les affaires traînaient en longueur, et (1) La plus grande partie de ce qui suit cet tirée des dépêches du ministre hoi~ landais Van Haeften et de t’ambMsacteur anglais à Vienne~ Sir Alexandre Stratton.