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Page:Sybel - Histoire de l’Europe pendant la Révolution française 2.djvu/165

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PAUTAGË !)Ë LA POLOCHE. – PRËLÏMtNAtRES. 161

DES\’BEL. It.–ll

tout autre devoir, toute autre règle de conduite. Qu’ils prennent la Bavière, dit-il, pourvu que j’aie la Pologne. L’impératrice ne veut pas les laisser entrer dans ce dernier pays, il faut bien qu’ils obtiennent quelque chose; mais à la condition que l’occupation de la Bavière marchera de pair avec celle de la Pologne. » Pour en finir le plus promptement possible, il résolut d’envoyer Haugwitz à Vienne avec Spielmann, afin de traiter immédiatement avec l’empereur, dans le cas où celui-ci donnerait à son ambassadeur à Saint-Pétersbourg l’ordre d’appuyer les demandes de la Prusse.

Lorsque les deux diplomates arrivèrent a la fin de novembre à Vienne, la première impression que ressentit le comte IIaugwitz fut assez bonne. Les opinions sur la guerre étaient complétement changées. Jadis des plaintes amères sur l’inhabileté du duc de Brunswick remplissaient tous les salons, partout on appelait la paix a grands cris; mais aujourd’hui, par suite de quelques paroles de l’empereur, les cercles aristocratiques se contentaient de gémir sur un malheur inévitable, et l’on y était décidé à commencer la campagne de 1793 avec des forces deux fois plus considérables qu’auparavant. Les vingt-cinq mille hommes dont l’absence avait eu en Champagne des suites si fatales sortirent enfin de la Galicie pour se rendre à Nuremberg-, avec l’ordre de continuer à s’avancer vers !e Rhin Dresde, Hanovre et Munich furent sommées de contribuer à défendre l’empire l’invitation adressée à cette dernière ville fut même plus énergique qu’amicale; enfin, après les nouvelles de Jemmapes, ordre fut donné de mettre toute l’armée autrichienne sur le pied de guerre. Dans ces circonstances, l’alliance prussienne semblait devoir être acceptée avec empressement. D’un autre côté, une voie nouvelle pour faire la paix s’ouvrit précisément alors. On reçut la note anglaise du 13 novembre, concernant les conditions possibles d’un arrangement avec la France, note qui prouvait que t’Angleterre était formellement opposée au morcellement de la Pologne, et songeait à une médiation armée entre la France et l’Allemagne. Quelle que fut d’ailleurs la décision que l’on prendrait, tout retard inutile était dangereux en présence des triomphes de Dumouriez, et il était urgent de prendre une prompte résolution. Mais ici se présentaient des considérations .toutes différentes,