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Page:Sybel - Histoire de l’Europe pendant la Révolution française 2.djvu/244

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240 DEUXfÈME PARTAGE DE LA POLOGNE.

pour l’Autriche, te comte Mettcrnich, ministre en Belgique, ctl’ambassadeur comte Staliremberg pour la Hollande, le prince héréditaire d’Orange et le grand-pensionnaire van Spiegel;l’ambassadeur de Prusse à La Haye, le comte Keller, y assista aussi, mais en qualité de personnage muet. Cobourg exposa son plan et ses motifs à cette assemblée. Une fois encore, le but primitif de la guerre, la défense contre la Révolution, fut rappelé au gouvernement autrichien, appuyé par son général en chef lui-même, par la voix de Dumouriez, !e plus glorieux des adversaires de l’Autriche, et par le tendances bien connues de la plus importante de ses alliées mais nous savons déjà quelles idées l’emportaient a Vienne. Il n’y eut pas a Anvers un seul moment de doute ni d’hésitation.

Au contraire, une expression de mécontentement général accueillit la proposition de Cobourg, et l’on décida, presque sans délibération, que, les circonstances étant changées, il devenait. indispensable de faire paraître un nouveau manifeste et de retirer le premier. Le même soir, le comte Metternich présenta un projet rédige par lui et qui fut adopté avec acclamation, car il correspondait au but que l’on se proposait, sans trop compromettre Cobourg. Mack essaya encore de développer les motifs qui avaient guidé son général et qui pouvaient le justifier, et il ajouta « Si les puissances désirent le rétablissement de l’ordre et de la monarchie en France, l’appui de Dumouriez serait incontestablement le meilleur moyen d’y parvenir; s’il ne s’agit que d’un partage de la France, il est certain qu’on peut se passer de Dumouriez; mais il faudra alors bien des campagnes et bien des siéges )) Naturellement, ces observations ne produisirent pas le moindre effet. Tout ce qui tenait au plan de Dumouriez fut écarté,’ et Cobourg dut se résigner à entendre insinuer par plus d’un mot piquant et amer que sa crédulité et ses négociations avaient seules empêché la ruine complète de l’armée française déjà vaincue. Une fois ceci vidé, on délibéra pendant plusieurs jours sur les moyens de réparer le mal et de continuer la guerre avec succès. Après s’être bien rendu compte du chiffre des contingents alliés, on se demanda s’il ne serait pas préférable de former une seule grande armée mais on renonça à cette idée, vu la difficulté de décider auquel des deux