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Page:Sybel - Histoire de l’Europe pendant la Révolution française 2.djvu/338

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gg~ SUSPENSION DE LA GUERRE DE LA COALITION.

révolutionnaires, qui s’étaient rendus si odieux. Mais le parti démocratique vit là avec raison une déclaration de guerre. Robespierre s’écria que l’adoption de ce projet remettrait en ébullition les sections à peine calmées, et la Convention était si intimidée depuis le coup qui lui avait été porté le 2, que Barére lui-même retira le projet; le 13 enfin, Robespierre fit déclarer SQten:ielIement que, le 2juin, la Commune et le peuple de Paris avaient bien mérité de la patrie.

Cependant, le Comité avait envoyé trois de ses membres, Robert Lindet à Lyon, Mathieu et Treilhard à Bordeaux, et quelques agents gecrets en Normandie, pour ouvrir des négociations avec les villes révoltées et prévenir une lutte ouverte, si c’était possible. Robert Lindet trouva à Lyon, à la tête du Comité de sûreté publique, un Girondin déclaré et un sincère républicain; il revint donc le premier, et résuma son rapport en quelques mots tant que le mouvement, selon lui, conserverait à Lyon le caractère qu’il avait alors, la liberté aurait beaucoup à observer, mais rien à craindre. Les habitants de Lyon, en effet, tout en protestant sans cesse de sentiments républicains, attiraient a eux quiconque se montrait disposé à lutter contre les Jacobins, et une foule d’éléments constitutionnels s’introduisaient par là dans les rangs de la garde nationale et dans les diverses magistratures, îl pouvait donc s’y préparer un grand centre de résistance pour l’avenir, mais, pour le moment, les Girondins y avaient très-peu d’influence la ville ne montrait pas le moindre intérêt pour les questions de partis qui divisaient la Convention, et ne songeait qu’à défendre la sécurité et la propriété de chacun (1). Aussi longtemps que le gouvernement restait quelque peu séparé deg Jacobins, il y avait donc là une faible possibilité de réconciliation, La ville évitait tout acte d’hostilité directe; elle laissait, par exemple, passer sans obstacle les chevaux et les transports d’armes destinés à l’armée des Alpes, et accordait un accueil g~r et honorable au~ comm~saires de la Convention qui s’arrêtaient dans ses murs. De son côté, !e Comité auraH été tout disposé accorder aux Lyonnais le pardon de teup révolte et la liberté de régler & leur gré leurs affaires intérieures, pourvu (1) Voir les documents, dans Gulllon de MontMon, chap. vu.