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338 SUSPENSION DE LA GUERRE DE LA COALITION.

protégeait toutes les révoltes isolées des soldats contre leurs officiers, sans réfléchir aux conséquences désastreuses que pouvaient avoir, surtout en présence de l’ennemi, de tels actes et une telle impunité. Les généraux accablaient le Comité de Salut public de leurs plaintes, et celui-ci, qui ne croyait pas pouvoir se passer de Custine pour la guerre et les négociations, quoiqu’il n’osât plus mettre son premier plan à exécution et envoyer l’armée de la Moselle en Flandre, n’hésita pas a sacrifier Bouchottc. Après avoir déclaré le 13 mai à la Convention que ]e ministre de la guerre avait donné sa démission, il proposa le général Beauharnais pour le remplacer. La Convention approuva ce choix; mais les patriotes firent entendre de telles clameurs que Beauharnais n’osa pas accepter, et que Bouchottc resta a son poste, plus solide que jamais. Ce fut surtout lorsqu’il s’agit de donner des successeurs aux ministres arrêtés le 2 juin que l’on vit quelle prépondérance avait acquise le parti démocratique. Lebrun fut remplacé par Dcsrorgues, employé subalterne de Bouchotte, et, par conséquent, démocrate exalté, et Clavière eut pour successeur aux finances Destournelles, un des membres les plus ardents de la Commune révolutionnaire. Quant a l’administration des armées, les intrigues et l’anarchie ne firent que s’y accroitre. Les conséquences de cet état de choses se faisaient sentir de la manière la plus déplorable sur tous les théâtres de la guerre. L’insurrection de la Vendée, dirigée avec une vigueur sans pareille et combattue mollement, prenait chaque jour plus de force et d’extension. L’ancien lieutenant de vaisseau Cbarcttc commandait dans le Marais, c’est-à-dire sur toute la côte depuis Nantes jusqu’aux Sables-d’Olonne dans l’intérieur des terres, le voituricrCathelincau, le saint d’Anjou, comme l’appelaient les paysans à cause de son,ardeur enthousiaste, avait, a la tête de quarante mille hommes, repoussé l’armée républicaine au sud de la Loire, et menaçait sur plusieurs points les provinces de l’Anjou et du Maine. En face d’eux, sur la côte, le général Boulard était posté près d-es Sables, avec douze mille hommes, et le général Canclaux occupait Nantes avec une force semblable mais, bien furent comptées ïtebcrt et le reste il sept a)th’e9 journalistes, et que 1118800 feuilles du Po’e-.Dxc/iM~e tm’ent nins; répandues (Buchex, XXXt, a36).